Tout commence sur un ton frivole : la présentation d'un psy ringard, le partage d'une pizza sur le canapé avec papa devant les matchs de catch, un voisin accro aux émissions de télé achats, la rencontre avec l'élève le plus tocard du collège et avec Alberta, la trop malpolie.....
Mais en filigrane, il y a « ÇA » , et « ÇA » , ça ne se dit pas. Ca se cache et ça se tait, car ça fait trop mal d'en parler. D'ailleurs si maman n'est plus là, et Jesse non plus, c'est bien à cause de « ÇA ». Un terrible drame qui a fait exploser la famille.
C'est bien à cause de « ÇA ». qu'Henry en est là, dans cette nouvelle ville, dans ce nouveau collège, dans cette nouvelle vie, avec ces nouveaux voisins bizarres et sur cette chaise en face d'un psy qui lui demande de tenir un cahier pour raconter tout « ÇA ». .
Mais ce livre ne se limite pas à « ÇA » , il parle aussi de la tragédie d'adolescents harcelés et de l'histoire qui ne doit pas se réécrire, coûte que coûte.
Avec une extrême finesse, des détails semés au fur et a mesure, des émotions qui montent peu à peu, jonglant entre légèreté et noirceur, Susin Nielsen réussi un roman d'une grande qualité sur les relations humaines, la cruauté, le pardon, la résilience,...
Un roman optimiste et tellement riche, qu'il place le lecteur en affection et en empathie devant ce héros touchant (rouquin et grassouillet !) qui rend un bien bel hommage à la vie malgré les épreuves endurées.
Un livre qui ne se fera pas oublier.