Swap A l'ombre du Grand arbre #1

C'était une première pour moi qui ai rejoint L'ombre du Grand Arbre tout juste ce printemps.

Un première participation à un SWAP  (échange surprise de livres entre bloggeurs) .....et  il m'a fallu être patiente.

Mais comme il n'y a jamais de hasard mais toujours des rendez-vous, le colis est arrivé chez moi porté par une étoile, un jour magique.

 

Il était là, il avait traversé une grande partie de la France et il m'attendait sagement, ce soir là.

 

Mon expéditrice ? Une étoile. Une étoile bleue. Une étoile qui explose dés l'ouverture du colis et qui fait briller les yeux.

Notre complice, notre étoile : Carole, la plus rock'n'roll des bloggeuses en littérature jeunesse.

 

Et derrière tout ces paquets bleus, vous voulez voir ce qui se cachait ?

Des étoiles, bien sûr !



Une étoile de mer, pour rêver du temps des vacances.



Des étoiles brillantes, pour toujours rêver et quitter la terre


 


Des étoiles d'espoir, pour rêver d'un monde meilleur

 

Il y a avait aussi, une gomme-étoile, une étoile filante, une dédicace au milieu des étoiles, des chocolats qui réconfortent les enfants, ...

 

Bref, de quoi faire tourner la tête. La tête dans les étoiles, évidemment !

 Merci Carole, avec toi, c'était Noël avant l'heure. 

 

 

 

Mon colis était bleu et merveilleux.

Regardez par ici, A l'ombre du grand arbre aucune couleur de l'arc en ciel n'a été oubliée.

 

La tête de l'emploi / Antoine Sahler et Aki. Actes Sud Junior, 2013

Un nouveau livre-CD chez Actes Sud ? Sans aucun doute, je fonce. Et une nouvelle fois, je ne suis pas déçue.

Côté livre, une histoire sympathique d'un enfant qui se rêve photographe et qui décide de réaliser un reportage journalistique sur les habitants de son quartier : Marcel croûte, le fromager ; Hector Desclous, l'agent de circulation ; Annabelle Seringue, l' infirmière ...

Côté CD, les intermèdes musicaux ponctuent l'histoire, et sur des airs guillerets, on se laisse entraîner par des  chansons plutôt amusantes.

En faisant la connaissance de tout ce petit monde, c'est aussi toute une palette de métier que découvre le jeune lecteur, une manière originale de traiter de ce thème.

Et c'est plutôt vraiment bien fait et de très bonne qualité.

Nos étoiles contraires / John Green. Nathan, 2013

Je ne peux pas dire je n'étais pas prévenue.

J'étais même TROP prévenue.

Tout le monde ou presque a parlé de ce livre, du flot d'émotion, du tourbillon de la vie, ...

 

Malgré tout, j'ai pas réussi à fendre ma carapace, ...ou je n'en avais pas envie ...

 

Loin de lire un scénario larmoyant que tout le monde a décrit, j'ai lu un récit optimiste, souvent drôle.

Deux ados a la force extraordinaire qui nous font aimer la vie.

 

Je n'ai pas lu le chef d'œuvre ultime attendu, mais un bon roman intelligent qui ne sombre jamais dans le pathos, et ça c'est plutôt bien.

 

Un roman singulier.

Sur la vie telle qu'elle est.

 

Des avis, il y en a partout sur la toile.

Je vous propose de lire ceux de Bouma, Drawoua et Pépita

 

Coup de talon / Sylvie Dehors. Talents hauts, 2013.

Elles sont deux sœurs, Laure et Lucie.

A peine 13 mois de différence.

Très proches, très unies.

Sur le quai du métro, un soir, Laure se fait insulter, agresser et attoucher par une bande de jeunes.

Elle fait promettre à sa sœur de ne rien dire, alors qu'elle s'enfonce vertigineusement dans l'isolement et le silence.

Un mutisme de honte et de culpabilité.

Jusqu'ou sombrera-t-elle "avant de toucher le fond" ?

 

Comme à son habitude, Sylvie Deshors nous offre  une héroïne sensible confrontée à la réalité de notre monde contemporain.

On aime tout particulièrement  dans ce titre, la relation entre les deux sœurs, leur complicité, leur respect mutuel, leur conviction , leur soutien et leur jeunesse.

Un récit écrit avec conviction et émotion qui aurait mérité une fin un peu moins rapide.

Maman Houtuva ? / Vincent Malone, Soledad Bravi. Seuil jeunesse, 2013 (L'ours qui pète)

Un bon gros-petit pavé, bien cartonné à mettre entre toutes les mains des mamans dynamiques et débordées qui assurent grave, et concilient avec panache vie professionnelle et vie de famille.

Alors oui, certains jours elles "essayent de joindre les deux bouts", elle "se coupent les cheveux en quatre", elles "pètent un fusible" ...mais elles savent aussi "faire un carton", "recoller les morceaux" et "rattraper le temps perdu"....  ... bref les mamans d'aujourd'hui sont de SUPERS mamans, bien évidemment ! Et on les aime tellement !

 

Autour d'expressions familières, illustrées de manière décalées, qu'est-ce qu'on se reconnait dans cet album !  En très peu de texte et beaucoup de second degré, il en dit tellement sur les hauts et les bas du quotidien !

Quant aux enfants, me direz vous ? Ils rigolent bien des dessins, franchement poilants !

 

Un autre avis ? Lisez celui de Sophie

Les chaussettes qui puent / Ingrid Chabbert, Estelle Billon-Spagnol. Frimousse, 2013.

                                                   Aaah, l'amour !

L'amour immesuré d'Hector pour ses chaussettes rouge et blanches rayées !!!!

Jour et nuit,  impossible d'envisager de les enlever. Ni le lundi, ni le mardi, ni le mercredi,... Impossible donc pour papa et maman de les laver.

A moins que ...

Quand Hector croise le regard de sa petite voisine, aux belles chaussettes jaunes et bleues rayées,  et qu'elle se bouche le nez, c'est l'amour qui frappe de plein fouet.

Aaaah, l'amour !!!! Ca peut nous faire changer d'idée !

 

Il nous plait bien Hector, il a une bonne bouille, des T shirt rigolos et une chambre en bazar. Une petite fripouille au caractère bien trempé.

Avec cette histoire de chaussettes rayées, à l'occasion d'une lecture à voix haute, qu'est ce qu'on a bien rigolé !

Je m'ennuie / Michaël Ian Black, Debbie Ridpath Ohi. Seuil jeunesse, 2013.

 - "Ch'ai pas quoi faire... je m'ennuiiiie..... Mais qu'est ce que je m'ennuiiiiie ....."

- Même pas la peine de te donner une patate bavarde pour jouer : qu'est ce que tu ferais d'une patate ??? Une patate qui n'aime que les flamands roses, qui s'ennuie et en plus,  qui trouve les enfants ennuyeux !

- "Les enfants ennuyeux ??? C'est pas vrai ça, les enfants ne sont pas ennuyeux. Les enfants savent faire plein de chose, regarde, je vais te montrer !"

 

En un rien de temps, la situation se trouve renversée. Et la petite fille qui s'ennuyait, se démène pour démontrer à une patate pas convaincue, qu'un enfant c'est loin d'être ennuyeux !

Avec peu de texte, peu de décor et des illustrations dynamiques; les auteurs nous offrent un album à l'imagination débordante et drôlement amusant.... loin d'être ennuyeux !

 

Lisez aussi, l'avis de Kik

La fille qui n'aimait pas les fins / Yaël Hassan, Matt7ieu Radenac. Syros, 2013

Parce qu'elle dévore des livres à longueur de journées, la mère de Maya décide d'inscrire sa fille à la bibliothèque. Et c'est là, que Maya va faire la rencontre d'un mystérieux grand-père avec qui elle va partager son amour de la lecture mais bien plus encore …
L'intrigue et le dénouement sont assez prévisibles et j'avoue avoir trouvé les 100 premières pages un peu 'faciles'.
Mais une fois tout le contexte posé, on sent plus de profondeur dans le récit. Il devient moins distancié, plus intimiste, les relations sont un peu plus complexes et derrière une histoire assez simple finalement pointe un brin de sensibilité et tout un nœud de liens familiaux à apaiser.
Finalement, cela parle des livres, mais pas que ...
Une lecture et une construction fluides, facilement adaptées pour des pas-encore-tout-a-fait-ados, et ca fonctionne plutôt bien !
 [Et en bonus, j'ai appris ce qu'était un signopaginophile.]

Et par ici, un autre avis, celui de Pepita

La fille seule dans le vestiaire des garçons / Hubert Ben Kemoun . Flammarion, 2013.

Tout le long de cette lecture, j'ai craint pour cette ado victime d'un complot, voyant à chaque fois l'étau se resserrer autour d'elle.

Tout se déroule plutôt vite : un premier rendez vous dans un parc avec Enzo qui joue le grand jeu, et il ne faut pas moins de 5 minutes à Marion pour tomber dans ses bras. Mais ce n'est pas le rendez-vous dont rêvait Cendrillon qui se joue, mais plutôt un piège orchestré pour mieux humilier la jeune fille.

Plutôt sensible et intello, on se prend très rapidement d'affection pour elle et on a du mal à supporter les manigances tendues. D'autant qu'Hubert Ben Kemoun arrive avec une grande précision à nous retranscrire des émotions difficiles. On s'inquiète de son désir de vengeance et de la tournure que vont prendre les évènements et c'est d'un seul souffle que l'on fini l'ouvrage, comme pour se rassurer.

Ce roman réaliste aborde la violence au collège à coups de bec et coups de poing ; une violence qui se prolonge parfois aussi sur les réseaux sociaux.

Vous l'aurez compris, tel un témoignage direct, le récit est intense, le texte est fort et les émotions sont souvent brutes : un roman sans concession.
( Mention spéciale pour le petit frère Barnabé et son adorable et intelligente impertinence)

 

Itawapa / Xavier-Laurent Petit. EDL, 2013

En 1974, quelque part en Amérique du Sud, on assiste à la destruction de la forêt devant des indiens impuissants.

En 2010, pas très loin de là,  Talia s'inquiète. Sa mère, anthropologue, ne donne plus signe de vie alors qu'elle est partie en pleine forêt vierge à la recherche de celui qu'elle estime être le dernier survivant d'une tribu indienne.

Convaincante, Talia part à sa recherche, en compagnie d'un policier et de son grand-père.

Très vite, on voit se dessiner le lien entre les deux intrigues. Mais ce n'est pas tant le dénouement, que la prise de conscience écologique et sociétale qui interpelle le lecteur.

Plus qu'une quête, c'est un conte engagé que nous offre Xavier-Laurent Petit.

L'écriture est limpide et poétique, l'intrigue est prenante, l'héroïne est attachante, le récit est sobre et efficace.

C'est juste, simple et beau à la fois !

Les ailes de la Sylphide / Pascale Maret, Thierry Magnier, 2013.

A la lecture de la quatrième de couverture, j'ai peur d'un conte fantastique ou de me retrouver dans une histoire largement inspirée par Black Swan. Alors, avec un peu d'appréhension, j'avance sur la pointe des pieds.

Mais très vite, je suis plongée dans une chambre d'hôpital où des policiers interrogent une jeune danseuse qui vient d'échapper à la mort.

Commence alors le récit de son histoire.....

Au conservatoire de Lyon, Lucie a tout fait pour avoir le premier rôle de la Sylphide. Elle est tellement obsédée par sa chorégraphie et son personnage, que son corps se métamorphose en ce génie féminin aérien et fragile qui peuple la forêt ; jusqu'à ce que de véritables ailes lui poussent dans le dos.

Tout cela peut paraitre invraisemblable et pourtant, on y croit jusqu'au bout. On se retrouve fasciné et comme aimanté par cette histoire où finalement le fantastique s'accorde avec la réalité en parfaite harmonie.

Complétement surprenant et saisissant, ce roman est finement mené, de sorte que la vérité frappe de plein fouet. Une vérité toute crue, comme une délivrance, telle une maltraitance.

 

 

On en ressort secoué, complètement bluffé : un régal.

Bravo Pascale Maret, quelle maîtrise !

A en dire trop, je n'en dirais encore pas assez, lisez-le, vous comprendrez...

 

 

Retrouvez les avis de  mes copinautes Carole  et Pepita

Et par ici, un  autre roman de Pascale Maret, déjà chroniqué 

Une vie d'escargot / Anne Cortey, Janik Coat. Autrement, 2013

C'est pas une vie ...  de vivre dans la toundra.

C'est pas une vie ... de vivre seul.

C'est pas une vie.... d'attendre la fin de l'hiver et la fonte des neiges

C'est pas une vie... une vie au ralenti.

Alors, n'écoutant que son courage et ses envies, Andreï l'escargot grimpe dans le premier train qui passe et qui l'amènera vers des horizons nouveaux.

 

Tout en douceur, en poésie et en mélancolie, on suit, à son rythme, le cheminement d'Andrei qui  trace sa vie avec détermination. Un court texte assorti de belles illustrations tout à la fois attendrissantes et complètement naïves, la magie  fait le reste.

 

Pour que le rêve devient réalité, .... il faut parfois oser sortir  de sa coquille ...

L'ombre d'un père / Florence Cadier. Thiery Magnier, 2013

Ado paumé, Garry aimerait bien en savoir plus sur son père qu'il n'a jamais connu. Face à une mère qui refuse de répondre à ses questions, il traîne son désarroi et son mal-être en trouvant un peu de réconfort auprès de la famille de son copain Apera, et en fumant quelques substances illicites, histoire d'éloigner ses mauvaises pensées.

Tout bascule, le soir où il se fait accoster dans un bar par une jeune française qui lui avoue avoir des infos sur sa famille. Mais, avant qu'elle n'ait pu se confier, en rentrant chez elle, cette nuit là, Lilas se fait agresser et se retrouve dans le coma. Bouleversé et rapidement soupçonné, le malaise de Garry s'accentue.

Parsemée de quelques éléments fantastiques, cette intrigue se suffit à elle même. Alors quand se greffent des intrigues secondaires déconnectées de l'essentiel, on perd de la substance et on s'éparpille. On a du mal à s'attacher à Garry qui ne nous parait plus révolté mais violent, on entrevoit facilement le dénouement et on attend des réponses que l'on a toujours pas.

Ou alors je suis passée à côté.

Dommage.

Iggy Peck, l'architecte / Andrea Beaty et David Roberts. Sarbacane, 2013

 

Ce qu'adore Iggy Peck, c'est empiler et créer en 3D avec tout et n'importe quoi.

Mais il ne suffit pas d'entasser pour atteindre de hauts sommets ! Non, Iggy Peck est plus ambitieux que ça !

Dés son plus jeune âge, il s'attaque à de véritables constructions  : l'élaboration d'une tour de couche, puis la réalisation d'une église en pommes et il relève même le défi de construire un pont de crêpes et de tarte à la noix de coco. Il est vraiment doué !

Oui mais voilà, arriver au CP, la maîtresse a décider : plus le droit de construire quoi que ce soit !

 

Ce bel album  nous permet de rentrer dans le monde de l'architecture expliquée aux enfants de manière ludique. Dés les premières pages, nous sommes accueillis par des planches de papier millimétré, quelques règles, équerres et crayons bien aiguisés, et de véritables reproductions de célèbres monuments.

Grâce à un petit héros rêveur et plein de malice, une histoire pleine de passion et des illustrations un peu rétro voilà un album joyeux et original avec lequel on passe un bon moment.

Là où je vais / Fred Paronuzzi. Thierry Magnier 2013

55 minutes Top Chrono.

3300 secondes exactement et le cours de la vie de Léa, Clément, Ilyes et Océane va basculer.

Entre deux sonneries de cours, 4 lycéens d'un même établissement vont s'ouvrir et se découvrir, vont avancer dans la peur et dans les doutes et vont se croiser sans ce connaitre. 

Au cours de ce jeu de chassé croisé, nous ferons la connaissance de chacun et nous attacherons à tous. On s'immerge facilement au cœur de leurs histoires, on les reçoit comme un uppercut, aussi rapide que soit ce roman. 

 

On se surprend à lire le ventre serré, le cœur touché, la pudeur effleurée et vite, vite,  avaler les pages suivantes pour voir la fenêtre s'entrouvrir.

 

Rien de plus. Je ne vous dirais rien de plus, c'est un petit bijou laissez vous tenter ..

 

 

 Découvrez ici l'avis de Carole, conquise aussi.

Les disparitions d'Annaëlle Faier / Jean-Noël Sciarini. EDL, 2013

L'insouciance et la joie d'Annaëlle ne sont que de courte durée. Tout s'écroule lors de cette journée de rentrée où Loann lui annonce que tout est fini entre eux et où le soir même, elle apprend que ses parents se séparent.

Annaëlle en déduit que tout est de sa faute, qu'elle porte malheur à ceux qu'elle aime en les faisant disparaître. Pire que tout, elle fait disparaître les sentiments

Dès lors, elle refuse de se laisser approcher, ne trouve plus aucun sens à sa vie et sombre peu à peu dans la dépression. Commence alors une lutte permanente contre ses tourments.

Autant dire que le sujet n'est pas réjouissant.

A travers la lecture du journal qu' Annaëlle rédige quotidiennement, on suit la chute libre d'une jeune ado totalement bouleversée dans ses repères. Mais c'est aussi à travers l'écriture de ce journal qu'Annaëlle va trouver le chemin de la "guérison".

Jean-Noël Sciarini ne nous ménage pas, tant par le thème abordé que par son style d'écriture : rêche, incisif.
A la lecture de ce livre, je me suis sentie prise dans un tourbillon de mal être qui m'a mis un peu K.O. 
La digestion n'est pas simple...

Retrouvez l'avis de mes copinautes Carole et Pepita

Un jour j'irai chercher mon prince en skate / Jo Witek. Actes sud Junior, 2013

Look garçon manqué, caractère plutôt "grande gueule", un skate toujours vissé à la main, ... même si elle rêve du prince charmant, dur, dur pour Fred de faire tourner la tête des garçons et (d'enfin !) échanger un premier baiser.

Changer de look ? Rentrer dans l'entourage de la fille la plus prisée du lycée ? Rien n'y fait. Dans cet univers, Fred n'est pas à l'aise, elle ne se reconnait pas. Plutôt alors se déclarer "célibre" (célibataire-libre),  et assumer et maîtriser la situation.

Et puis un jour débarque dans sa vie, son excentrique marraine plutôt rock'n'roll.

De la simple histoire de premier baiser échangé, on bascule alors vers des réflexions plus profondes : l'identité, le malaise adolescent, la confiance en soi, les rencontres, le hasard de la vie...

Un livre court, mais finalement pas si simple qu'il n'y parait, même si la fin est un peu "téléphonée"

Un joli contre pied de la part de Jo Witek que l'on sent s'être amusée avec ce personnage aussi réaliste que caricaturé.

Rapido dans la ville / Joëlle Jolivet. Helium, 2011

Connaissez-vous Rapido, ce petit camion de livraison rouge avec son nom marqué dessus qui sillonne la ville de long en large pour livrer son chargement ? 

Du port, jusqu'au supermarché en passant par la caserne des pompiers, il n'a pas une minute à perdre, il est pressé, Rapido. Tout le monde attend, son ampoule, son casque, son croissant, son ballon, son bidon d'huile.... ouf ! le lecteur est là pour aider  Rapido grâce à un jeu de flap à soulever, pour deviner ce que le petit camion doit livrer !

Des flaps, bien cachés d'ailleurs ! Mais heureusement, un texte court tout en rime nous aiguille sur l'objet à déposer.

A la fin ? A la fin, tout est livré et un petit récapitulatif nous dit si on a bien fait.

Et ensuite ? Et ensuite on recommence, c'est tellement amusant !

Un super livre-jeu original et de grande qualité, de quoi passer des heures à s'émerveiller et à se perdre dans le détail des belles planches illustrées !

Edmond : la fête sous la lune/ Astrid Desbordes et Marc Boutavant. Nathan, 2013

Plutôt timide et solitaire, Edmond l'écureuil préfère rester chez lui à faire des confitures que de se joindre à la fête où se  retrouveront Georges hibou, Edouard l'ours et toute la foule d'animaux de la forêt qui se presse au pied du grand châtaignier le soir venu.

Mais par l'odeur de la confiture alléché, Georges hibou a sitôt fait d'aller toquer à la porte d'Edmond et de l'inviter à venir danser.

Peut-être alors que la vie d'Edmond va changer et que ses confitures ne seront plus jamais trop salées ?

Destiné aux plus petits, voilà un album douillet et plein de tendresse qui fait la part belle à l'amitié.

Le texte classique et simple est parfaitement mis en valeur par les illustrations : la mise en couleur à la fois douce et pimpante offre un super décor aux jolies bouilles toutes en rondeur de chaque "personnage".

Plutôt mignon.

Bacha Posch / Charlotte Erlih. Actes Sud, 2013

"Bacha posh" est une pratique culturelle afghane où des familles qui n'ont pas eu de fils, font le choix d'élever leur fille comme un garçon (cheveux coupés courts, bandelettes sanglant la poitrine, accès à l'école..), la famille surmonte ainsi la honte dont elle se sent victime. Mais à la puberté, ces jeunes filles doivent redevenir "filles" et du jour au lendemain renoncer à leur liberté d'action, d'apprentissage mais aussi de pensée.

Farrukh est un(e) de ces Bacha posh qui vit son enfance au milieu de sa bande de copains, à préparer quotidiennement des courses en aviron en rêvant de Jeux Olympiques. Mais un jour, arrivent les premières règles, et avec elles les tâches ménagères, l'enfermement dans la maison et la burka.

L'injustice et le bouleversement identitaire subit par Farrukh/Farrukhzad sont le coeur de ce roman, où la fiction frôle la réalité. Au fil des pages, on s'attache au personnage, on s'indigne pour lui/elle et on l'admire se battre jusqu'au bout.

La fin ouverte rappelle la dureté et le poids des traditions mais aussi le combat et l'espoir.

Pourtant simple, l'histoire n'en est pas pour le moins émouvante.

A découvrir d'urgence, si ce n'est déjà fait .

Sous ma couverture vit un kangourou / Marcus Malte et Aurélie Guillerey. Sarbacane 2013

Formidable ce kangourou grandeur nature ! Mieux qu'un véritable homme orchestre, il enchaîne les numéros de cirque et, en un rien, fait disparaitre tous les chagrins. 

Que dire de sa poche ? Bien pratique pour cacher joujoux et trésors et s'y glisser tout doux pour s'envoler rêver au-delà des nuages.

L'imagination de ce petit garçon est aussi débordante que tous les détails des illustrations de cet album ! Sans parler du texte dont les mots sonnes, résonnent et se répondent.

Un album à la fois plein de gaité et de tendresse qui se prête parfaitement bien  à la lecture à voix haute.

 

Aurélie Guillerey, une illustratrice à suivre et à retrouver ici et aussi là 

Nouvelles fraîches / Jean-Noël Blanc. Thierry Magnier, 2013

Bien assis dans votre fauteuil, prenez ce recueil de nouvelles entre vos mains et vous aurez clairement l'impression de feuilleter votre journal quotidien !

Brèves internationales ou locales, sport, vie économique et sociale, faits divers, culture et loisirs , vous ne manquerez rien du compte rendu du  dernier Conseil Municipal, de l'actualité de la salle des ventes, de la disparition du célèbre acteur, des résultats de l'équipe de foot ou des guerres fratricides internationales.

Originale cette présentation !

Jean-Noël Blanc réinvente le genre et on passe un agréable moment de lecture entre drame et drôlerie. (Pour ma part, j'avoue un petit faible pour toutes les brèves et dépêches qui sont  plutôt piquantes et cocasses.)

Mon américain / Jean-Paul Nozière. Nathan, 2013

Mais qui est Jérémie, ce jeune américain qui se prétend fils de bonne famille et qui pourtant débarque dans le lycée le moins bien fréquenté de Dijon ?

Pourquoi joue-t-il sans cesse la provocation ?

Pourquoi arrive-t-il un jour habillé avec des jeans déchirés et des T-shirt sales et le lendemain tiré à 4 épingles ?

Quelles sont les raisons de ses absences ?

Très vite, on voit que quelque chose cloche. Jérémie intrigue autant qu'il attire et qu'il fait peur.

D'ailleurs, la couverture du livre, où les points d'interrogation remplacent les étoiles du drapeau américain, traduit  toutes ces incertitudes.

L'idée de départ de cette histoire n'est pas inintéressante mais le livre, sûrement trop court, ne permet pas de traiter le sujet en profondeur. Du coup, les personnages sont vite caricaturaux et peu attachants. Le dénouement est attendu, même si Jean-Paul Nozière évite la fin bateau.

Une histoire, qui pourrait être dérangeante, mais qui me laisse plutôt perplexe.  

 

3000 façons de dire je t'aime / Marie-Aude Murail. EDL, 2013.

Socialement et culturellement, tout sépare Chloé, Bastien et Neville. On peut dire qu'ils ne sont pas nés sous la même étoile.

A moins que ce ne soit le contraire.

Chloé, Bastien et Neville sont réunis sous une seule et même étoile, une même passion : le théâtre.

Au conservatoire d'art dramatique sous la houlette du rigide Professeur Jeanson, chacun d'entre eux va se dévoiler, se révéler au travers des tirades des grands auteurs : Molière, Anouilh, Musset...

De répétitions en auditions, on voit ces 3 ados grandir, s'affirmer, se faire confiance, se soutenir, douter, renoncer et s'élever personnellement au travers de leur passion pour le théâtre.

A jamais ensemble, au travers de ce parcours commun, ils apprendront qu'il est toujours bon d'avoir des rêves et d'essayer de les réaliser.

Un roman qui démarre intensément pour finir en apothéose. Entre les deux, quelques essoufflements mais des personnages toujours justes et des émotions finement retranscrites.

A n'en pas douter, un roman à succès ! (même s'il ne détrône pas mes préférés de Marie -Aude Murail)

 

Retrouver les avis convaincus de Pepita, de Carole et de Nathan

Et par ici, Kik nous parle de toutes ses lectures de Marie-Aude Murail

Bébert l'escargot / Jean-François Dumont et Andrée Prigent. Kaleidoscope, 2013

Bébert l'escargot porte sur son dos sa maisonnette, aussitôt qu'il pleut, il est tout heureux, il sort sa tête ( ah je vous surprend en train de chantonner, n'est ce pas ?).

Mais bon, avouez-le, sa maisonnette, c'est pas grand luxe, y'a même pas de fenêtre ! Alors hop hop hop, Bébert attrape son marteau et sa clé à molette, de quoi envisager dans sa coquille tristounette : une chambre, une salle de bain et des toilettes.

 

Comme une suite, toute en rime, des premiers vers de la comptine, ce texte se fredonne et se chantonne.

Plein de bonne humeur et de musicalité, d'illustrations simples et colorées, on craque complétement pour cet album (et pour Bébert et son béret !).

Zizis, lolos, smack ! / Delphine Godard et Nathalie Weil, Stéphane Nicolet. Nathan, 2013.

C'est rare que je chronique des documentaires, mais avouez que le titre de celui-ci interpelle et que la couverture attire l'œil.

 Les couleurs flashent, les pages se déplient, se soulèvent, les questions fusent, les illustrations sont pleines d'humour, le ton est léger mais les réponses toujours sérieuses.

 

Halte aux idées reçues ! Ca commence par une main de garçon glissé dans un gant de cuisine rose et une main de fille enfoncée dans un gant de boxe bleu.

 

Halte aux tabous ! On soulève des jupes de filles, on baisse les caleçons des garçons.

 

Haltes aux incompréhensions ! Tout est expliqué succinctement et sans détour.

 

Si après cette lecture, il reste encore des questions sans réponse, alors je n'y comprend plus rien !

Un façon de faire de la pédagogie tout en humour et en simplicité.

Louise de New-York, la détective / Jean Poderos et Gaia Guarino. Editions Courtes et longues, 2013.

Louise ?

Louise ?

Dans la nuit New yorkaise, tout est sombre. Seules brillent les lumières aux fenêtres des immeubles. Tout en haut de la plus haute tour vit Louise avec son chat. Vieille, moche, pas bavarde, en tenue Burberry, elle est plutôt antipathique.

Louise !

Cela n'empêche : elle est très douée pour résoudre les énigmes ! Et ce soir, elle a du travail : plus de lumière aux fenêtres ! Il lui faut trouver qui a coupé l'électricité dans tout le quartier.

Loui-se ?

Loui-se ?

Mais qui est cette voix qui l'appelle tout le temps ?

Un graphisme hyper symétrique riche et soigné, des perspectives et des angles de vues originaux, des couleurs contrastées... et nous voilà plongés dans une ambiance mystérieuse en plein cœur de la ville et de sa solitude.

Un magnifique objet livre où tout fonctionne à merveille. Sans parler de la galipette finale qui est vraiment inattendue.

Courrez-vite la découvrir !

                                       Retrouvez l'avis de Carole ( et de ses 3 étoiles dans le ciel New Yorkais)

La ville en toutes lettres / Michel Gunther. Thierry Magnier, 2013

Le temps d'un instant, prendre le temps de regarder autour de soi ; et voir sur le territoire urbain se dessiner un superbe alphabet.

Quelles soient isolées, ou intégrées à un mot, 26 lettres photographiées composant des mosaïques de doubles pages à nous faire tourner la tête.

Pris dans une frénésie citadine, les photographies grouillent et l'on s'étonne de ne pas avoir ouvert les yeux plus tôt sur toute cette écriture urbaine.

Culturel, artistique, pédagogique, un beau pavé à feuilleter.

Les yeux de Lisa / Karine Reysset. EDL, 2013.

Dans ce roman, le temps d'un été,  se côtoient des personnages décalés, de milieux sociaux très éloignés. Les relations sont difficiles or, c'est l'acceptation et la solidarité qui va leur permettre de se sortir d'un mauvais pas.

 

Pourquoi se sent-on  en mal à l'aise à la lecture de ce livre ? Parce que le personnage de Lisa est dur à apprivoiser ? Parce que ce livre aborde les relations exacerbées entre copines de 16-17 ans ? Parce qu'il parle de liberté mais aussi de dangers et de violence  ?  Parce qu'y est évoqué l'identité sexuelle ? 

Ou justement, parce que tout ces thèmes ne sont qu'évoqués en filigrane, mais que malgré tout, on ressort de la lecture tout chamboulé.

 

Un roman pas aussi simple qu'il n'y paraît, mais auquel il manque un petit quelque chose pour se sentir complètement immergé.

College Art : Amis, batterie et cie / Alice Brière-Haquet, Kim Consig. Castor Poche, 2013

Un collège, des amis, de la musique, le beau Math à la mèche bleue, ...Non, mais là moi, je me suis cru dans Fame !!!

 Et comme quand j'étais ado je ne ratais aucun épisode, je me dis qu'une nouvelle fois en réunissant tous les éléments,  les aventures de Sibylle ne peuvent que plaire aux ados actuels. D'autant qu'en lisant son journal intime, on a vraiment l'impression de faire partie de la bande et de vivre la création du groupe de rock !

 

Un petit roman facilement accessible, moderne, drôle, frais, au ton enjoué, avec des personnages au fort capital sympathie... bref, une petite parenthèse illusoire (mais qui fait du bien) offerte aux plus jeunes de nos ados. 

Bleu Toxic / Christophe Léon. Seuil, 2010

Naître polyhandicapée en 1956 dans la baie de Minabata au Japon car une usine rejette du mercure dans la mer et que dans une famille de pauvres pêcheurs, on ne peut envisager de partir de son petit village.

Naître dans les rues de Bhopal en Inde le jour même de l'explosion d'une cuve d'usine  plongeant toute la population dans des émanations de gaz toxiques.

 

Deux vies.

Deux destins marqués par des catastrophes industrielles.

Deux nouvelles historiquement vraies.

Un livre qui ne peut pas laisser indifférent, tant le malaise s'installe au cours de la lecture.

 

Voilà sûrement les textes que je préfère chez Christophe Léon : ceux qui retranscrivent ses investissements et ses combats. Ces fictions au réalisme poignant qui interrogent et alimentent le débat du lecteur saisi d'un sentiment d'impuissance et d'un réveil de conscience.

 

En évitant morale et complaisance, Christophe Léon nous offre un livre coup de poing d'une sensibilité tragique.

 

  "A tous ceux qui ont à cœur une planète et une humanité vivables."

 

 

Au jardin avec Le Nôtre. Edition Courtes et longues, 2013.

Ce n'est pas un livre, non, c'est un carnet.

Ce n'est pas un carnet, non, c'est un cahier d'activité

Ce n'est pas un cahier d'activité, non, c'est une œuvre d'art....

Une nouvelle fois les Editions Courtes et Longues réussissent le pari de nous faire découvrir le monde et regarder l'art à travers un ouvrage d'une très grande qualité.

 

Il y a la forme d'abord : les spirales, l'inversion du sens de lecture,  les pages de papier épais.

Ensuite vient le fond : la biographie de Lenôtre, les illustrations minutieuses, les reproductions impeccables, les planches de jeux, de coloriage, l'appel à la créativité et à la curiosité des enfants.

Et puis il y a l'assemblage des deux, une véritable exploration esthétique et ludique de l'univers des jardins à la française.

 

C'est tellement beau !! Qui osera donner un coup de ciseau pour créer sa maquette, entourer les 7 erreurs ou décorer les vases de faïences ?

 

Ce n'est pas un livre, non, c'est un véritable parcours artistique qui nous ouvre l'esprit.

 

Retrouvez aussi l'avis de Sophie

La colle de petits pois / Susan Chandler. Faribole, 2007.

Savez- vous ce qui arrive aux petits enfants qui ne mangent pas assez de légumes ? Ils courent le risque de se disloquer et de se démembrer.  Si, si je vous jure !

C'est bien l'étrange maladie dont est atteinte l'héroïne de cet album qui perd en route ses bras, sa tête, ses oreilles, ses fesses ...

Mais pas d'inquiétude, il existe une solution : la colle de petits pois ! Et c'est en mangeant des légumes que l'on fabrique cette colle. Eh oui ! La mettre en pot et toujours en avoir sur soi pour espérer vivre, comme grand-mère, jusqu'à 104 ans, au moins !

 

Vous l'aurez compris, cet album et complétement farfelu et carrément impertinent ! L'histoire et dingue, les illustrations pleines d'humour et le lecteur dérouté.

Tout ça pour faire avaler aux enfants  : huuuuuum que c'est bon de manger des légumes !

 

 Nous croiront-ils ?

Où est passée Lola Frizmuth ? / Aurélie Gerlach, Gallimard, 2013.

Où est passée Lola Frizmuth ? Elle a pris la poudre d'escampette et sur un coup de tête, elle a sauté dans le premier avion en direction de Tokyo pour rejoindre Tristan, qui lui jure amour par SMS.

Bon, le scénario ne se déroule pas totalement comme elle l'avait prévu, mais qu'importe !

Jolie, énergique, sociable et très insouciante Lola va arriver à se sortir des péripéties qui s'enchaînent au fur et à mesure de son voyage, et notamment échapper aux griffes de de la mafia nippone.

 

Autant dire que cela démarre direct sur des chapeaux de roues et que l'enchaînement des situations les plus cocasses entraine le lecteur dans le vent de la tornade-Lola. Après des débuts prometteurs, l'histoire s'enlise un peu dans quelques longueurs et un certain essoufflement ;  l'action et l'humour ne suffisent plus pour redonner de la crédibilité au récit.

Malgré tout, un joli coup de chapeau au travail  d'Aurélie Gerlach dont le ton et l'écriture sont prometteurs et plein d'aisance. Le choix du schéma narratif est aussi habilement pensé.  Son imagination est débordante et elle nous offre une galerie de personnages tellement stéréotypés qu'ils en sont attachants !

Une lecture en demie teinte : souvent invraisemblable mais très originale !

[et un  +1 aux Editions Gallimard pour une couverture franchement réussie !]