28 nov. 2013

Coup de talon / Sylvie Dehors. Talents hauts, 2013.

Elles sont deux sœurs, Laure et Lucie.
A peine 13 mois de différence.
Très proches, très unies.
Sur le quai du métro, un soir, Laure se fait insulter, agresser et attoucher par une bande de jeunes.
Elle fait promettre à sa sœur de ne rien dire, alors qu'elle s'enfonce vertigineusement dans l'isolement et le silence.
Un mutisme de honte et de culpabilité.
Jusqu'ou sombrera-t-elle "avant de toucher le fond" ?
 
Comme à son habitude, Sylvie Deshors nous offre  une héroïne sensible confrontée à la réalité de notre monde contemporain.
On aime tout particulièrement  dans ce titre, la relation entre les deux sœurs, leur complicité, leur respect mutuel, leur conviction , leur soutien et leur jeunesse.
Un récit écrit avec conviction et émotion qui aurait mérité une fin un peu moins rapide.

27 nov. 2013

Maman Houtuva ? / Vincent Malone, Soledad Bravi. Seuil jeunesse, 2013 (L'ours qui pète)

Un bon gros-petit pavé, bien cartonné à mettre entre toutes les mains des mamans dynamiques et débordées qui assurent grave, et concilient avec panache vie professionnelle et vie de famille.
Alors oui, certains jours elles "essayent de joindre les deux bouts", elle "se coupent les cheveux en quatre", elles "pètent un fusible" ...mais elles savent aussi "faire un carton", "recoller les morceaux" et "rattraper le temps perdu"....  ... bref les mamans d'aujourd'hui sont de SUPERS mamans, bien évidemment ! Et on les aime tellement !
 
Autour d'expressions familières, illustrées de manière décalées, qu'est-ce qu'on se reconnait dans cet album !  En très peu de texte et beaucoup de second degré, il en dit tellement sur les hauts et les bas du quotidien !
Quant aux enfants, me direz vous ? Ils rigolent bien des dessins, franchement poilants !
 
Un autre avis ? Lisez celui de Sophie

24 nov. 2013

Les chaussettes qui puent / Ingrid Chabbert, Estelle Billon-Spagnol. Frimousse, 2013.

                                                   Aaah, l'amour !
L'amour immesuré d'Hector pour ses chaussettes rouge et blanches rayées !!!!
Jour et nuit,  impossible d'envisager de les enlever. Ni le lundi, ni le mardi, ni le mercredi,... Impossible donc pour papa et maman de les laver.
A moins que ...
Quand Hector croise le regard de sa petite voisine, aux belles chaussettes jaunes et bleues rayées,  et qu'elle se bouche le nez, c'est l'amour qui frappe de plein fouet.
Aaaah, l'amour !!!! Ca peut nous faire changer d'idée !
 
Il nous plait bien Hector, il a une bonne bouille, des T shirt rigolos et une chambre en bazar. Une petite fripouille au caractère bien trempé.
Avec cette histoire de chaussettes rayées, à l'occasion d'une lecture à voix haute, qu'est ce qu'on a bien rigolé !

Je m'ennuie / Michaël Ian Black, Debbie Ridpath Ohi. Seuil jeunesse, 2013.

 - "Ch'ai pas quoi faire... je m'ennuiiiie..... Mais qu'est ce que je m'ennuiiiiie ....."
- Même pas la peine de te donner une patate bavarde pour jouer : qu'est ce que tu ferais d'une patate ??? Une patate qui n'aime que les flamands roses, qui s'ennuie et en plus,  qui trouve les enfants ennuyeux !
- "Les enfants ennuyeux ??? C'est pas vrai ça, les enfants ne sont pas ennuyeux. Les enfants savent faire plein de chose, regarde, je vais te montrer !"
 
En un rien de temps, la situation se trouve renversée. Et la petite fille qui s'ennuyait, se démène pour démontrer à une patate pas convaincue, qu'un enfant c'est loin d'être ennuyeux !
Avec peu de texte, peu de décor et des illustrations dynamiques; les auteurs nous offrent un album à l'imagination débordante et drôlement amusant.... loin d'être ennuyeux !
 
Lisez aussi, l'avis de Kik

22 nov. 2013

La fille qui n'aimait pas les fins / Yaël Hassan, Matt7ieu Radenac. Syros, 2013

Parce qu'elle dévore des livres à longueur de journées, la mère de Maya décide d'inscrire sa fille à la bibliothèque. Et c'est là, que Maya va faire la rencontre d'un mystérieux grand-père avec qui elle va partager son amour de la lecture mais bien plus encore …
L'intrigue et le dénouement sont assez prévisibles et j'avoue avoir trouvé les 100 premières pages un peu 'faciles'.
Mais une fois tout le contexte posé, on sent plus de profondeur dans le récit. Il devient moins distancié, plus intimiste, les relations sont un peu plus complexes et derrière une histoire assez simple finalement pointe un brin de sensibilité et tout un nœud de liens familiaux à apaiser.

Finalement, cela parle des livres, mais pas que ...
Une lecture et une construction fluides, facilement adaptées pour des pas-encore-tout-a-fait-ados, et ca fonctionne plutôt bien !
 [Et en bonus, j'ai appris ce qu'était un signopaginophile.]
Et par ici, un autre avis, celui de Pepita

19 nov. 2013

La fille seule dans le vestiaire des garçons / Hubert Ben Kemoun . Flammarion, 2013.

Tout le long de cette lecture, j'ai craint pour cette ado victime d'un complot, voyant à chaque fois l'étau se resserrer autour d'elle.
Tout se déroule plutôt vite : un premier rendez vous dans un parc avec Enzo qui joue le grand jeu, et il ne faut pas moins de 5 minutes à Marion pour tomber dans ses bras. Mais ce n'est pas le rendez-vous dont rêvait Cendrillon qui se joue, mais plutôt un piège orchestré pour mieux humilier la jeune fille.
Plutôt sensible et intello, on se prend très rapidement d'affection pour elle et on a du mal à supporter les manigances tendues. D'autant qu'Hubert Ben Kemoun arrive avec une grande précision à nous retranscrire des émotions difficiles. On s'inquiète de son désir de vengeance et de la tournure que vont prendre les évènements et c'est d'un seul souffle que l'on fini l'ouvrage, comme pour se rassurer.
Ce roman réaliste aborde la violence au collège à coups de bec et coups de poing ; une violence qui se prolonge parfois aussi sur les réseaux sociaux.
Vous l'aurez compris, tel un témoignage direct, le récit est intense, le texte est fort et les émotions sont souvent brutes : un roman sans concession.
( Mention spéciale pour le petit frère Barnabé et son adorable et intelligente impertinence)
 

15 nov. 2013

Itawapa / Xavier-Laurent Petit. EDL, 2013

En 1974, quelque part en Amérique du Sud, on assiste à la destruction de la forêt devant des indiens impuissants.
En 2010, pas très loin de là,  Talia s'inquiète. Sa mère, anthropologue, ne donne plus signe de vie alors qu'elle est partie en pleine forêt vierge à la recherche de celui qu'elle estime être le dernier survivant d'une tribu indienne.
Convaincante, Talia part à sa recherche, en compagnie d'un policier et de son grand-père.
Très vite, on voit se dessiner le lien entre les deux intrigues. Mais ce n'est pas tant le dénouement, que la prise de conscience écologique et sociétale qui interpelle le lecteur.
Plus qu'une quête, c'est un conte engagé que nous offre Xavier-Laurent Petit.
L'écriture est limpide et poétique, l'intrigue est prenante, l'héroïne est attachante, le récit est sobre et efficace.
C'est juste, simple et beau à la fois !

13 nov. 2013

Les ailes de la Sylphide / Pascale Maret, Thierry Magnier, 2013.

A la lecture de la quatrième de couverture, j'ai peur d'un conte fantastique ou de me retrouver dans une histoire largement inspirée par Black Swan. Alors, avec un peu d'appréhension, j'avance sur la pointe des pieds.
Mais très vite, je suis plongée dans une chambre d'hôpital où des policiers interrogent une jeune danseuse qui vient d'échapper à la mort.
Commence alors le récit de son histoire.....
Au conservatoire de Lyon, Lucie a tout fait pour avoir le premier rôle de la Sylphide. Elle est tellement obsédée par sa chorégraphie et son personnage, que son corps se métamorphose en ce génie féminin aérien et fragile qui peuple la forêt ; jusqu'à ce que de véritables ailes lui poussent dans le dos.
Tout cela peut paraitre invraisemblable et pourtant, on y croit jusqu'au bout. On se retrouve fasciné et comme aimanté par cette histoire où finalement le fantastique s'accorde avec la réalité en parfaite harmonie.
Complétement surprenant et saisissant, ce roman est finement mené, de sorte que la vérité frappe de plein fouet. Une vérité toute crue, comme une délivrance, telle une maltraitance.
 
 
On en ressort secoué, complètement bluffé : un régal.
Bravo Pascale Maret, quelle maîtrise !
A en dire trop, je n'en dirais encore pas assez, lisez-le, vous comprendrez...
 
 
Retrouvez les avis de  mes copinautes Carole  et Pepita
Et par ici, un  autre roman de Pascale Maret, déjà chroniqué 

11 nov. 2013

Une vie d'escargot / Anne Cortey, Janik Coat. Autrement, 2013


C'est pas une vie ...  de vivre dans la toundra.
C'est pas une vie ... de vivre seul.
C'est pas une vie.... d'attendre la fin de l'hiver et la fonte des neiges
C'est pas une vie... une vie au ralenti.
Alors, n'écoutant que son courage et ses envies, Andreï l'escargot grimpe dans le premier train qui passe et qui l'amènera vers des horizons nouveaux.
 
Tout en douceur, en poésie et en mélancolie, on suit, à son rythme, le cheminement d'Andrei qui  trace sa vie avec détermination. Un court texte assorti de belles illustrations tout à la fois attendrissantes et complètement naïves, la magie  fait le reste.
 
Pour que le rêve devient réalité, .... il faut parfois oser sortir  de sa coquille ...

10 nov. 2013

L'ombre d'un père / Florence Cadier. Thiery Magnier, 2013

Ado paumé, Garry aimerait bien en savoir plus sur son père qu'il n'a jamais connu. Face à une mère qui refuse de répondre à ses questions, il traîne son désarroi et son mal-être en trouvant un peu de réconfort auprès de la famille de son copain Apera, et en fumant quelques substances illicites, histoire d'éloigner ses mauvaises pensées.
Tout bascule, le soir où il se fait accoster dans un bar par une jeune française qui lui avoue avoir des infos sur sa famille. Mais, avant qu'elle n'ait pu se confier, en rentrant chez elle, cette nuit là, Lilas se fait agresser et se retrouve dans le coma. Bouleversé et rapidement soupçonné, le malaise de Garry s'accentue.
Parsemée de quelques éléments fantastiques, cette intrigue se suffit à elle même. Alors quand se greffent des intrigues secondaires déconnectées de l'essentiel, on perd de la substance et on s'éparpille. On a du mal à s'attacher à Garry qui ne nous parait plus révolté mais violent, on entrevoit facilement le dénouement et on attend des réponses que l'on a toujours pas.
Ou alors je suis passée à côté.
Dommage.

8 nov. 2013

Iggy Peck, l'architecte / Andrea Beaty et David Roberts. Sarbacane, 2013

 
Ce qu'adore Iggy Peck, c'est empiler et créer en 3D avec tout et n'importe quoi.
Mais il ne suffit pas d'entasser pour atteindre de hauts sommets ! Non, Iggy Peck est plus ambitieux que ça !
Dés son plus jeune âge, il s'attaque à de véritables constructions  : l'élaboration d'une tour de couche, puis la réalisation d'une église en pommes et il relève même le défi de construire un pont de crêpes et de tarte à la noix de coco. Il est vraiment doué !
Oui mais voilà, arriver au CP, la maîtresse a décider : plus le droit de construire quoi que ce soit !
 
Ce bel album  nous permet de rentrer dans le monde de l'architecture expliquée aux enfants de manière ludique. Dés les premières pages, nous sommes accueillis par des planches de papier millimétré, quelques règles, équerres et crayons bien aiguisés, et de véritables reproductions de célèbres monuments.
Grâce à un petit héros rêveur et plein de malice, une histoire pleine de passion et des illustrations un peu rétro voilà un album joyeux et original avec lequel on passe un bon moment.

6 nov. 2013

Là où je vais / Fred Paronuzzi. Thierry Magnier 2013

55 minutes Top Chrono.
3300 secondes exactement et le cours de la vie de Léa, Clément, Ilyes et Océane va basculer.
Entre deux sonneries de cours, 4 lycéens d'un même établissement vont s'ouvrir et se découvrir, vont avancer dans la peur et dans les doutes et vont se croiser sans ce connaitre. 
Au cours de ce jeu de chassé croisé, nous ferons la connaissance de chacun et nous attacherons à tous. On s'immerge facilement au cœur de leurs histoires, on les reçoit comme un uppercut, aussi rapide que soit ce roman. 
 
On se surprend à lire le ventre serré, le cœur touché, la pudeur effleurée et vite, vite,  avaler les pages suivantes pour voir la fenêtre s'entrouvrir.
 
Rien de plus. Je ne vous dirais rien de plus, c'est un petit bijou laissez vous tenter ..
 
 
 Découvrez ici l'avis de Carole, conquise aussi.

4 nov. 2013

Les disparitions d'Annaëlle Faier / Jean-Noël Sciarini. EDL, 2013

L'insouciance et la joie d'Annaëlle ne sont que de courte durée. Tout s'écroule lors de cette journée de rentrée où Loann lui annonce que tout est fini entre eux et où le soir même, elle apprend que ses parents se séparent.
Annaëlle en déduit que tout est de sa faute, qu'elle porte malheur à ceux qu'elle aime en les faisant disparaître. Pire que tout, elle fait disparaître les sentiments
Dès lors, elle refuse de se laisser approcher, ne trouve plus aucun sens à sa vie et sombre peu à peu dans la dépression. Commence alors une lutte permanente contre ses tourments.
Autant dire que le sujet n'est pas réjouissant.
A travers la lecture du journal qu' Annaëlle rédige quotidiennement, on suit la chute libre d'une jeune ado totalement bouleversée dans ses repères. Mais c'est aussi à travers l'écriture de ce journal qu'Annaëlle va trouver le chemin de la "guérison".
Jean-Noël Sciarini ne nous ménage pas, tant par le thème abordé que par son style d'écriture : rêche, incisif.
A la lecture de ce livre, je me suis sentie prise dans un tourbillon de mal être qui m'a mis un peu K.O. 
La digestion n'est pas simple...


Retrouvez l'avis de mes copinautes Carole et Pepita