"Des cris, des bruits de pas sur le béton, des semelles ferrées qui frappent les marches des escaliers métalliques, des chaussons qui trainent au bout des pieds désoeuvrés, des bagarres, des plaisanteries grivoises, des menaces, des insultes, deux détenus qui s'interpellent, l'infirmière qui distribue les médiaments en poussant un chariot qui couine, un oeilleton qui se soulève .... mille bruits, mille occasion de devenir fou."
(In :Le parloir de'Eric Sanvoisin)
Un texte brut, sans fioriture, tout en pudeur et en retenue, à la fois sobre et silencieux sur l'univers carcéral.
18 ans à peine, accusé de meurtre pour lequel il s'est constitué prisonnier, incarcéré en préventive, Yann ne parle plus. Refuse-t-il de répondre? Ou ne peut-il pas ? Peu importe. Qu'elle est la différence ? Tout ce que l'on ressent dans ce silence, c'est la souffrance de Yann, sa solitude et son renoncement.
De parloir en parloir, on découvre alors son histoire : sa mère ; sa soeur qui le soutient démesurément ; son avocat, jeune et maladroit ; son amour incommensuré pour Déborah, maltraitée par un père alcoolique ; et le motif de son incarcération : une altercation avec le père de Deborah qui se solde par un geste définitif.
La réalité qotidienne de Yann en prison ne nous est pas épargné, avec justesse et sans caricature.
Un roman qui ne laisse pas indifférent, tant par le fond que par la forme.
Un texte sobre comme la couverture alors...
RépondreSupprimerBonne soirée.