27 juin 2012

Le mardi sur son 31 #8




"Il voudrait pouvoir se refugier dans les bras de sa mère, comme avant, quand il n'avait pas de père, quand il n'y pensait même pas vraiment."
in Mon père est américain de Fred Paronuzzi


Léo découvre par hasard l'existence de son père. A 16 ans, c'est pas évident, surtout quand son père est en prison aux Etats Unis et attend son tour dans le couloir de la mort.
                                                                                        [stratégique la page 31 ! c'est justement quand Léo apprend cette nouvelle]
Une relation épistolaire va alors naître entre le père et son fils.

J'ai découvert Fred Paronuzzi, avec Un cargo pour Berlin. Ici encore, je suis séduite par ce roman qui sonne juste. Les lettres échangées sont emplies à la fois de passion, de franchise et de retenue.
Je regrette par contre les éléments secondaires : le meilleur ami homosexuel, la première expérience sexuelle, l'organisation d'un anniversaire trop parfait, ..... le livre serait tout aussi bon sans ces éléments qui, pour moi, n'apportent rien, tant l'essentiel du récit se concentre sur la relation père/fils.


22 juin 2012

La randonnée /Christophe Léon. Thierry Magnier, 2012.

Jeff, éducateur, choisit d'amener 5 ados écorchés par la vie (on n'en sait guère plus) pour une rando dans les Pyrénées. 3 jours à camper, se balader, pour renouer avec la vie et oublier les blessures intimes.
Christophe Léon retraduit parfaitement les tempéraments des ados, les accrochages avec l'éducateur, les douleurs physiques, les râleries, les frayeurs et les fous rires sous la tente.

Mais ce réalisme de situation est rapidement contrebalancé par un changement radical de dénouement. Le roman d'aventure tourne à la tragédie.
Un final brutal, où tout est suggéré mais rien n'est expliqué.
Un final choc, qui m'a laissé bien seule lorsque j'ai tourné la dernière page.

19 juin 2012

Le mardi sur son 31 #7



'Les balades en montagne forment la jeunesse et creusent les estomacs.'


Extrait du livre La randonnée de Christophe Léon.

Livre que je n'ai pas encore commencé ; mais je trouve cette phrase complètement en osmose avec le titre....
En ce qui concerne le contenu, la suite prochainement sur le blog ....


Le creux des maths / Christine Avel. L'école des Loisirs, 2012

Abel est né dans une famille où tout le monde a la bosse des maths. Tout le monde SAUF lui. Lui, c'est plutôt le creux.
Ses petits frères sont des grosses têtes et sa mère à même reçu le prix Fields, haute distinction honorifique en mathématiques.
Pour son anniversaire, Abel espère qu'il va enfin se passer quelque chose d'exceptionnel dans sa vie - genre apprendre qu'il est sorcier comme Harry Potter.
Justement, un courrier inattendu, lui est destiné : il a gagné une semaine en Finlande........chez un génie des mathématiques. Vous parlez d'une surprise !

S'en suivent des péripéties finlandaises un peu moins convaincantes mais toutefois la lecture reste facile, fluide et agréable et évoque la difficulté  de se sentir parfois différent, voir insignifiant.
Abel finira alors par accepter cette tête plate qu’il croyait être son « creux des maths », grâce à laquelle il voit encore mieux les étoiles quand il se couche sur le dos…

18 juin 2012

Un cargo pour Berlin / Fred Paronuzzi. Thierry Magnier, 2011.

Elle s'apelle Nour, habite en Algérie est une élève brillante et voit son avenir tout tracé quand la directrice de son collège convainc ses parents de la laisser poursuivre ses études.
Mais son chemin croise celui du bel Idriss qui la séduit. Nour se laisse entrainer dans cette passion et 'faute'. Elle est renvoyée chez ses parents qui, emplis de honte, organise un mariage arrangé.
Nour ne voit qu'une seule issue : fuir.
Déguisée en garçon, sous sa nouvelle identité, Youness, elle envisage alors de passer clandestinement la Mediterannée.

Une construction bien menée pour ce roman qui alterne les chapitres entre le "Je" de Nour et le "Elle" de Youness, comme pour accentuer ce moment décisif où Nour doit faire des choix.
 
Un roman touchant, rempli d'espoir, qui interpelle à la fois sur la condition des femmes maghrébines et la réalité des clandestins.

Plus haut que les oiseaux / Eric Pessan. L'école des Loisirs, 2012.

Thomas et ses amis montent souvent sur la terrasse de leur immeuble, dont l'accés est strictement interdit, pour passer le temps, discuter, respirer la liberté, voir la ville d'en haut..... Sauf que ce 21 avril, tout ne se passe pas aussi tranquillement que d'habitude.
Nous savons qu'il s'est passé quelque chose de grave mais nous ne savons pas quoi. L'auteur laisse monter la pression et joue l'effet d'annonce comme pour amplifier le choc que cela produit chez l'ado.
A partir de ce jour là, Thomas entre dans le tourment de la culpabilité qui naît, gonfle, se propage, .... Il aimerait tout raconter sans être jugé, mais n'y arrive pas.
Comment vivre quand on dissimule la vérité ? Comment continuer quand on ignore la part exacte de sa responsabilité ? Comment un évènement anodin, peut-il faire perdre son innocence enfantine ?

Une écriture saccadée, oralisée pour ce roman trés psychologique où les personnages secondaires sont tout aussi intéressants : celui du père qui se bat contre une expulsion, celui de la prof de français qui fait lire Dostoïeski...

Un bouquin pas trés gai, mais trés fort.

14 juin 2012

L'école est finie / Yves Grevet. Mini Syros, 2012.

2028, sur le chemin de l'école, soit les familles sont riches et payent une école à leurs enfants, soit elles sont pauvres et les enfants se retrouvent dans des écoles créent par des entreprises où les enfants ne sont pas évalués par des notes mais reçoivent des  bons de réductions à utiliser, dans l'entreprise mécène, dans laquelle ils travailleront plus tard, évidement !
Bien sur,le peuple d'irréductibles veille et la résistance s'organise....

Vouloir se battre pour défendre l'école de demain et plus généralement le devenir de la société, le sujet est interessant et ce texte invite à réfléchir et s’engager.

Toutefois, la quatrième de couverture indique : "A partir de 9 ans".
Sans accompagnement, je ne sais pas ce qu'un enfant de cet âge assimilera de ce roman de politique-fiction, et si la prise de conscience souhaitée sera réellement atteinte.
Par contre, il est certainement à mettre dans toutes les mains de beaucoup d'adultes et notamment des nos reponsables.

13 juin 2012

Catalène Rocca (suivi de L'homme au manteau de pluie) / Jean-François Delapré. La table ronde, 2010.


Quel libraire ne s'est jamais retrouvé dans un de ces moments étranges, face a un client formulant une demande curieuse qu'il n'arrive pas à satisfaire. Un de ces moments que l'on n'oublie pas,  surtout quand le client est une inconnue aux yeux pers, aux doigts manucurés et laissant sur son passage des flagrances de vanille....

Une minuscule nouvelle, telle une anecdote, à la fois délicate et facétieuce.
Un épilogue savoureux.


12 juin 2012

Le mardi sur son 31 #6

"- Bon, allez, hein, bon voyage..."
                                    in La fois où je suis devenu écrivain
                                                            de Vincent Cuvellier


Totalement autobiographique ce roman est excellent.
Personne au parcours atypique, anti-conformiste, Vincent Cuvellier nous raconte, comment il a toujours cru en sa passion, comment dernier élève de la classe il a espéré trouver un BEP Poète, écrit ses premières lignes à 16 ans (Prix du jeune écrivain),  et explosé 15 ans plus tard en littérature jeunesse.
"Je venais de découvrir un pouvoir magique: quand on écrit, tout est permis. On a le droit de tout faire, de tout dire."
Son écriture est spontanée, pleine d'humour et percutante. Il interpelle le lecteur, le tutoie, lui parle.

Ce livre se dévore, tout en ayant envie qu'il ne se termine pas.

11 juin 2012

Ca déménage / Cécile Chartre. Rouergue, 2012.

Alexandre a 8 ans 1/2 et son chat, c'est Jean-Claude Chipolatas.
Une nuit, ça a crié sèvère entre papa et maman. Sous un bras, maman a pris des affaires dans une poche même pas belle qu'elle devait ramener au supermarché pour sauver la planète. Sous l'autre bras, elle a coincé Alexandre et Jean-Claude. Et tous les trois , ils se sont installés dans une nouvelle maison.
Maman disait que c'était la maison de Blanche-Neige, mais Alexandre n'y croyait même pas !
Et puis maman, elle le collait toute la journée comme s'il allait s'envoler. Maman disait que ça allait passer, mais ça ne passait pas.....

Dans un cours monologue de 73 pages, Cécile Chartre nous offre un récit, comme elle sait le faire :  à la fois drôle et émouvant, plein d'imaginaire et de poésie. 
C'est ça la force de son écriture : savoir traiter, sur un ton enfantin et dans un style à la fois léger et sensible, d'un sujet délicat et souvent douloureux pour les enfants pris dans la tourmente des adultes.

C'est succint, mais ça se lit bien.




6 juin 2012

Le pigeon anglais / Stephen Kelman. Gallimard, 2011.

La couverture est de nouveau trompeuse, malgré une loupe et des empreintes, pas de roman policier en vue.
Pourtant, il y a bien un meurtre annoncé dés les premiers chapitres, mais il n'a la place que d'un prétexte pour dépeindre la vie d'une banlieue anglaise vue a travers les yeux naïfs d'un ado de 11 ans, jeune africain à peine débarqué sur le continent.

Une fois accepté le style d'écriture, l'emploi de l'argot et des tournures de phrases enfantines, je ressors de cette lecture trés mitigée : une envie d'aller au bout sans être convaincue pour autant.
Une histoire dont on veut connaître le dénouement mais un peu trop plate et pas assez incisive à mon goût.


Premier chagrin / Eva Kavian. Mijade, 2011.


En fait, de moi même, je crois que je n'aurais jamais emprunté ce livre ;  imaginant, à la vue de sa couverture qu'il racontait une nouvelle amourette d'ado et un 'Premier chagrin'.
Mais pas du tout !
Par contre, c'est bien d'une histoire de baby sitting dont il s'agit, mais un baby sitting peu ordinaire.

La personne qui a laissé cette annonce est une dame âgée, Mouche,  qui cherche quelqu'un pour s'occuper de ses petits enfants. Bien plus que de les garder,  il s'agit en fait de les préparer à la mort prochaine de leur grand-mère atteinte d'un cancer incurable.
Sophie, 14 ans, jeune fille plutôt timide et solitaire, accepte de relevé le défi.
Entre les souvenirs à trier, le faire part à rédiger, le cercueil à choisir, l'aggravation de la maladie... Sophie doit rester efficace et détachée, exempte de toute pitié.  
Pas facile quand on a que 14 ans. Mais c'est une véritable leçon de dignité et de partage que lui offre Mouche.

Même si la fin est connue d'avance, je n'ai pas laché ce livre une fois commencé. On entre rapidement dans l'histoire, Mouche et Sophie sont attachantes, les sentiments sont justes, les réflexions universelles,...
De la sensibilité à fleur de peau sans jamais tomber dans la compassion.

Un roman touchant.
Une jolie découverte.

(Merci qui ?)