30 déc. 2016

Parle tout bas si c'est d'amour de Sophie Chérer. EDL, 2006.

Comment parler d'amour  ? 
Sûrement de plusieurs des façons.
Comme la prof de SVT par exemple, qui est en panique devant ses élèves lors de son cours d'éducation sexuelle. En pleine rupture amoureuse, pour elle, tout n'est que douleur et souffrance.
Ou alors, comme la mère de Caroline qui se rend aux obsèques de son premier amour. Une confession douloureuse, un souvenir sûrement idéalisé.
Ou encore, comme le proviseur qui ose dire à sa femme qu'il ne supporte plus ses attentions et ses manies. Un amour qu'il faut ranimer, fragilisé par la routine et le temps.
Ou sûrement comme, cette personne d'un certain âge qui ose s'adapter aux attentes et au vocabulaire des jeunes pour leur parler d'amour, de désir et de plaisir.
Ou enfin, comme Caroline et Olivier, ce jeune couple d'ados pour qui tout est découverte et espoir dans la fraîcheur d'un amour naissant et sincère.

J'ai été ravie de retrouver ces deux tourtereaux  après les avoir découvert dans L'huile d'olive ne meurt jamais, ils sont plus mûrs, plus audacieux, à la fois un peu moins sages tout en étant raisonnables. Des jeunes, comme je les aime, avec une tête bien faite  !

Vous l'aurez compris, un livre qui parle certes d'amour, mais sans être mièvre, ni ridicule. 
Un livre qui invite à apprécier ce sentiment à la fois complexe, naturel, mais tellement beau !

La fin me laisse un peu perplexe, mais je n'en dirais pas plus... 



Souvenez-vous , un livre offert par Pépita,


27 déc. 2016

Le bateau rouge d'Oscar de Jo Hoenstlandt et Amandine Piu. Père Castor, 2016

Oscar et son  bateau, c'est tout une histoire ! Mieux que ça, ce sont tout plein d'histoires, qu'Oscar s'invente son bateau sous le bras. 

Avec lui, il vogue sur les océans, croise des sirènes, combat des pirates... tout devient alors possible. Le bateau rouge d'Oscar  est bien plus qu'un jouet, c'est son indispensable compagnon.
Oui  mais voilà, Oscar grandit et à l'occasion de vacances à la plage, il décide de lui rendre sa liberté en lui laissant prendre la mer...

Voilà un album intéressant sur bien des thèmes : l'enfance,  la croissance, l'autonomie, la séparation...
Sous mon regard d'adulte, l'image qui m'est venue  en lisant cet album est celle d'une maman poule, capable de s'attacher et de protéger ses petits mais aussi d'ouvrir ses ailes le moment venu pour les laisser filer vers de nouveaux horizons.
En quelque sorte, cet album est autant rassurant pour les petits que pour les grands !

Sous la plume très précise de Jo Hoenstlandt, le récit qui s'attache à montrer toute l'évolution de l'enfant est parfaitement maîtrisé. Et l'on se laisse envoûter par la douceur et la discrétion des illustrations vert d'eau / bleu turquoise qui nous plongent au coeur de cette heureuse amitié.

Une histoire pleine de tendresse.

Retrouvez l'avis 
de ma copinaute Pépita.


25 déc. 2016

L'huile d'olive ne meurt jamais de Sophie Chérer. EDL, 2001

Quelle force, Mesdames !
Quel courage  !

Parce qu'elle a décidé de résister à la mafia, la Baronne Cordopatri vit sous haute protection policière au milieu de ses hectares de champs d'oliviers. Elle a tout perdu, sa famille, son entourage mais sûrement pas son amour propre et son lot de terre.
Parce qu'elle ne veut pas que son enfant vive dans l'enfer mafieux, Delfina  s'oppose fermement à son mari empêtré dans des sombres histoires de crimes organisés. Son émancipation est audacieuse mais nécessaire.
Parce qu'elle a des convictions et une admiration sans faille pour la baronne, Sophie tient tête à son camarade de classe et lui fait baisser les yeux.

Et puis, il y a Olivier, qui par amour pour Caroline va se retrouver devant la porte de la Baronne et, sans le vouloir, va troubler l'ordre établi à l'occasion de vacances en Sicile.  

Un roman d'initiation à la fois bien documenté et parfois déconcertant. Mais un roman qui, passé les premiers chapitres, nous plonge en plein coeur des cultures italiennes et nous transporte sur les terres siciliennes avec un doux parfum d'olives baignées sous le soleil.

Un roman solide qui montre que" le courage n'est pas une qualité mais un devoir" et que la fierté n'est pas un défaut mais un combat.
Bravo !


Souvenez-vous, un livre offert par Pépita,

Swap de Noël A l'ombre du grand arbre #8

Rouge... Rouge... Rouge


RoUge Noël,
                               RouGe étoiles,
                       ROuge love,
         RougE rêve,
                                         RoUge lecture,
                           ROuge passion,
                                               RouGe partage,
          RougE douceur, 
                             RouGe bonheur,
   RougE coeur, ...
Promesses d'un renne...



Promesses tenues...



De la poésie, de la bienveillance, du plaisir, de la magie, de la découverte, de l'imagination, du lien, des étincelles, de la fantaisie, de la saveur, de la légèreté...des promesses de partage.. au pied du sapin.




Des billets doux...



Chaque attention accompagnée d'un mots doux, comme un guide qui lie et qui relie, ...

... comme ce fil  de l'amour qui petit à petit se tisse 
et se consolide...







j'ai retrouvé-là ton empreinte personnelle, 

aérienne, sensible et romantique.



Et  bien sûr, JOYEUX NOEL à vous tous !




18 déc. 2016

Swap d'anniversaire

Sous une pluie de confettis, de rubans colorés et d'Happy Birthday jaune bien flashy, il est arrivé chez moi ce joli colis !

Ca pétille !
Merci Pépita !

HAPPY BIRTHDAY !

Merci pour tous ces livres comme un clin d'oeil entre toi et moi.
Quand tout est déballé !

Ces romans de Sophie Cherer, que je t'ai fait découvrir, sans les connaitre...

Ce titre excessif d'Arnaud Tiercelin, accompagné de sa dédicace personnalisée...

Cet album d'Aaron Baker qui complète une si belle trilogie et dont tu m'avais déjà offert le tome 2 (Voyage)...

Cette version dépoussiérée du Petit Chaperon rouge, ...


Et puis il y avait ces bonbons colorés qui fondent dans la bouche mais pas das la main et le thé de Noël, a apprécier devant la cheminée. Une bougie musicale aussi et des serviettes en papier pour me rappeler qu'aujourd'hui c'est jour de fête !

On ne le dira jamais assez : ces swap, quelle bonne idée ! Surprise du colis, euphorie de la découverte, hâte de se plonger dans ces livres, plaisir du partage, ... quelle richesse !

Et comme c'est l'avantage d'être né en fin d'année, j'attends maintenant le swap de Noël, celui qui rassemble toutes les copinautes d'A l'ombre du grand arbre avec qui on s'amuse bien ! 

Vous inquiétez pas, je vous en direz plus le moment venu ...




15 déc. 2016

Une parfaire journée de Jennifer Yerkes. Notari 2016

Cela pourrait être un album sans texte, et pourtant pas.
Juste quelques mots, juste quelques bruits, des onomatopées  pour apprécier la tranquilité d'une journée d'été en ouvrant bien grand nos oreilles. Et voilà que le texte s'efface même parfois pour nous laisser le temps d'apprécier cette nature apaisée.

L'oiseau chante doucement, le grillon crisse régulièrement, les insectes bourdonnent , le vent souffle agréablement.. et l'on tourne les pages en essayant de ne pas déranger cette symphonie qui se construit tout au long de la journée.
Le temps semble s'être arrêté et on se retrouve à tendre l'oreille quand l'orage se met à gronder.

L'histoire pourrait paraître très simple et pourtant, c'est grandiose que d'arriver à créer un rythme et une musique en quelques coups de crayons !

On entend les frémissements, on sent les parfums, on devine les mouvements, ... tout s'accorde harmonieusement dans cet album poétique ; beau par sa simplicité.

Retrouvez l'avis de mes copinautes 

11 déc. 2016

Les deux grenouilles à grande bouche de Pierre Delye et Cécile Hudrisier. Didier jeunesse, 2016

Vous prenez une grenouille à grande bouche, avec sa meilleure copine bien sûr, un duo assez pénible et infernal.
Vous ajoutez quelques comptines enfantines, que les demoiselles chantent à tue-tête avec leurs voix mal ajustées.
Vous n'oubliez pas un beau petit déluge et une famille qui construit un bateau sur lequel se pressent des couples d'animaux (vous voyez la référence, ..).
Et vous imaginez nos deux grenouilles au milieu de cet équipage sous ce gros orage. Il n'en faut pas plus à tous les animaux pour avoir les nerfs à vifs et la patience limitée. Quelle galère !

Voilà un album réjouissant où, comme à ses habitudes,  Pierre Delye s'amuse drôlement avec les mots et les références. Le texte est plein de rythme, de malice et d'intelligence et j'en défis plus d'un à ne pas se tordre de rire.
Et les illustrations ?  Expressives,  vivantes, pleine de détails à ne pas manquer, comme sait si bien le faire Cécile Hudrisier.
Bref, nos grenouilles sont peut être agaçantes, mais elles sont surtout super attachantes ! Et une fois que l'on a découvert cet album, on ne peut plus s'arrêter de le lire, de le prêter, de l'offrir, ...

Un futur classique ? J'espère bien !

Retrouvez l'avis de 
ma copinaute Pepita




8 déc. 2016

Le fils de l'Ursari de Xavier-Laurent Petit. EDL, 2016

Chez les Roms, un Ursari est un montreur d'ours. 
Dans leur pays de l'Est, Ciprian et son père, accompagnés de leur ours, vont de marchés en place de village pour faire le spectacle et gagner quelques pièces. Mais la vie n'est pas facile et quand se présentent deux hommes qui promettent travail et richesse à Paris, toute la famille s'entasse dans un camion avec l'espoir d'un avenir meilleur. 
La désillusion est rapide. Installés dans un bidonville où c'est chacun pour soi, soumis à la pression d'une bande mafieuse et obligés de travailler malhonnêtement, la famille s'enlise. Si ce n'est Ciprian qui va découvrir le jeu d'échec et, par ce biais, redonner une nouvelle tournure à  sa vie.

Ce roman nous montre l'envers du décor d'une histoire malheureusement actuelle. Xavier-Laurent Petit, et son regard terriblement humaniste, nous ouvre les yeux  sur ce trafic de migrants et le quotidien de misère de ces personnes déracinées. Forcément, on est touché par le destin de cette famille et bouleversé par chacun d'entre eux.
A travers les yeux naïfs d'un enfant, on ne peut que faire évoluer notre regard sur une vérité parfois très crue mais  qui se veut optimiste.

Un bien beau roman.

Retrouvez l'avis de ma copinaute Pepita

6 déc. 2016

Le vide d'Anna LLenas. Les 400 coups, 2016

Il y a un trou dans ce livre. Un trou là, juste au niveau du ventre. Comme un vide énooooOOrme responsable d'une bouche à l'envers, d'un froid permanent et  de tracas perpétuels. Et rien n'y fait, rien ne peut le combler... ou alors temporairement...ou "pour de faux".
Parce qu'il ne s'agit pas seulement de mette un pansement sur ce vide, mais plutôt d'aller chercher au fond de soi et d'apprendre à vivre avec.
Alors, le sourire revient, le monde se colore, de nouveaux horizons s'ouvrent, on accueille les autres avec moins d'appréhension... et le vide laisse place à la vie. 

Il est bien beau ce livre !  Il parle de perte,  mais aussi de rencontres  et surtout de la capacité à surmonter des périodes de fortes douleurs émotionnelles et d'en sortir grandi en leur donnant un sens.
Et les illustrations ! Un mélange de cartons découpés, de crayons épais, de coloriage, de collage pour un résultat à la fois simple et esthétique. 

Un très bel album destinés aux petits ... mais aux grands aussi.


Anna Llenas, un univers à découvrir

4 déc. 2016

Tu ne sais rien de l'amour de Mikaël Ollivier. Thierry Magnier, 2016

Que savons nous de l'amour ? Pas grand chose finalement... Chaque jour on apprend à vivre avec, on construit une relation, on se découvre faillible, on s'adapte, ...

Lorsqu'un soir Nicolas reçoit un mail de sa mère, tout son passé resurgit et il nous plonge alors dans ses confessions intimes. Il nous raconte ce couple étonnant qu'il formait depuis l'enfance avec sa voisine Malina. Un couple encouragé par les adultes, un couple qui dérange et met le lecteur mal à l'aise. 
Il nous parle aussi de la relation de ses parents. Leur amour infaillible malmené par la maladie et l'adultère.
Il interroge ses certitudes, ses doutes, ses espérances... et les nôtres par la même occasion.
Sa réflexion construite et pleine de sagesse porte notre regard vers plus d'indulgence et de de compréhension : l'amour c'est pas si simple !
Et puis il y a la maladie du père, une scène bouleversante mais essentielle où tout se joue.
Et enfin la révélation d'un lourd secret, presque attendu. Dommage, ces deux derniers chapitres sont pour moi trop mélos et ont faire tomber l'intensité des émotions précédentes. J'aurais préféré rester dans le doute, ne pas savoir ce qu'il y a avait dans ce mail et garder la puissance de l'amour. Mais ce n'est pas grave. 

Parce que ce livre apporte de l'apaisement, parce qu'il est subtil, parce qu'il laisse une trace indélébile : merci Mikaël Ollivier.


Retrouvez l'avis de ma copinaute Pepita 

1 déc. 2016

Koi ke bzzz ? de Carson Hellis. Helium, 2016

Drôle de titre, non? 
Mais je vous rassure, dés les premières page on s'habitue à cet étrange langage et cela ne gène en rien la compréhension de l'histoire.
Pour que cela soit plus clair, on se surprend même à lire à voix haute, à jouer sur les intonations... et les illustrations sont si détaillées et expressives que tout cela en devient très amusant et se lit avec une facilité déconcertante.

Bref, nous voilà au pied d'une petite pousse minuscule qui ne demande qu'à grandir mais qui suscite l'étonnement des coccinelles, hannetons, libellules .. et autres insectes réunis.
Et là ça devient carrément génial, ils interpellent le grand sage, ils prennent possession de la plante qui grandit, l'aménagent à leur goût... mais c'est sans compter sur la visite d'un insecte bien plus gros qu'eux. 

Cet album est véritablement un petit bijou à l'écriture inventive et au langage exquis. Les illustrations zoomées au plus prés du brin d'herbe nous plonge  au coeur des spéculation et l'histoire prend tout son sens en un tour de main.
Encore plus fort ! Tout au long de l'aventure Carson Hellis trace en filigrane le cycle de la nature et c'est bien joli.

Carrément fabuleux !

29 nov. 2016

Va jouer avec le petit garçon ! de Clémentine Beauvais et Maisie Paradise Shearing. Sarbacane, 2016.

Pourquoi, à chaque fois, assise sur son banc, maman  insiste «Va jouer avec le petit garçon, il est tout seul. Va dire bonjour ! ».

A partir de cette injonction quasi obligatoire, notre petit héros va s’imaginer un scénario délirant et catastrophique pour démontrer l’absurdité des adultes (parfois !).

C’est vrai quoi !  A l’inverse, maman ne nous  a pas toujours interdit de dire bonjour à un inconnu ? Donc pourquoi insiste-t-elle pour que l’on se sociabilise avec tout le monde ? On ne le connait pas après tout cet enfant et il pourrait tout aussi bien être un monstre infréquentable qui nous entrainerait dans des péripéties inimaginables !


Bref, chers parents, heureusement que les bambins sont là pour nous ouvrir les yeux. Parce que la peur de notre propre solitude ne doit pas nous pousser à obliger nos enfants à être ami avec tout le monde. Est-ce que vous iriez vous discuter avec la petite vieille qui donne à manger aux pigeons ?

Voilà un sacré album –vérité pour les parents lecteurs ! Clémentine Beauvais nous pousserait presque même à culpabiliser!  
Et pour les enfants, elle arrive à créer une histoire foisonnante admirablement enrichie par des illustrations étonnantes qui ne pourront que stimuler leur imagination !

27 nov. 2016

Passion et Patience de Rémi Courgeon. Milan, 2016.

A la fois si semblables et si différentes, Passion et Patience sont soeurs jumelles. Physiquement identiques, elles n'en ont pas moins des caractères complètement opposés qui collent parfaitement à leurs prénoms. L'une est fougueuse, entière et bouillonnante quand l'autre est posée, tempérée et contemplative.
Entre elles deux, il y a leur voisin Gus. De jeux d'enfants en séduction adolescente, Passion, Patience et Gus seront ce trio rêveur, toujours unis, capable de se soutenir et de s'épauler.

Véritables égéries du jeune ingénieur, les filles enflammeront sa vie jusqu'à la célébrité.Quant aux jeunes demoiselles émancipées, elles choisiront de vivre la leur ... toujours ensemble.

Quel album ! J'appréciais déjà  le travail de Rémi Courgeon et je tombe de nouveau sous le charme de cette magnifique histoire romanesque.Une maîtrise parfaite de l'ambiance fin XIX°, des dessins minutieusement étudiés qui ne laissent aucune place au hasard et un jeu de couleur subtilement utilisé qui complète parfaitement le texte.

Une ode aux femmes ; muses qui font tourner le monde (et la tête des hommes) !
Un album absolument  audacieux et vibrant ! 
Mais jusqu'où ira le talent de Rémi Courgeon  ?

24 nov. 2016

Le dernier songe de Lord Scriven d'Eric Senabre. Didier jeunesse, 2016

Banerjee est un enquêteur un peu spécial : il dénoue les affaires qui lui sont confiées grâce à l'interprétation de ses rêves. 
26 minutes de sommeil exactement- pas une de plus- pour qu'il démêle les noeuds des situations les plus abracadabrantes. 
Avec son fidèle associé, Christopher, ils forment à eux deux un duo de choc, aussi dingue que désopilant.
Et quand Lord Scriven en personne vient les trouver pour résoudre l'enquête sur sa propre mort, on frôle à la fois l'étrange, le surnaturel, le mystère, l'espionnage ... et malgré tout, on retombe à chaque fois sur nos pieds. 

Quelle maîtrise ! Le scénario d'Eric Senabre est mûrement réfléchi et tout s'imbrique parfaitement. Même si on se laisse surprendre à chaque page tournée, tout est si habilement ficelé que, dans cette ambiance d'Angleterre victorienne, l'enquête est captivante.
Les excentricités des personnages nous emballent, les péripéties politico-économiques nous surprennent et, malgré quelques petites longueurs, l'originalité de ce scénario atypique reste enthousiasmante.

Un très bon premier tome pour une série qui s'annonce pleine de rebondissements.
Affaire à suivre ...


Retrouvez l'avis de mes copinautes 
Sophie et Bouma 

22 nov. 2016

L'oiseau du sommeil d'Isabelle Simler. Editions courtes et longues, 2016

Isabelle Simler m'enchante toujours par la finesse et la qualité de son travail. 
Elle a ce trait délicat qui peint la nature et nous enveloppe de légèreté. 
Elle a cette écriture apaisante qui nous enfonce dans une atmosphère moelleuse. 
Et elle a cette vision détaillée qui apporte ce brin de magie au récit.

Vous le voyez cet oiseau ? Celui qui s'est caché au milieu des pages du livre pour vous aider à mieux vous laisser sombrer dans les bras de Morphée ?
 Il suffit de suivre les consignes et vous glisserez alors tout en douceur et en sécurité pour, petit à petit, dans le calme et la tranquillité, voir s'ouvrir devant vous les portes du sommeil et des rêves étoilés.

Chuuuuut, tout mérite de se savourer..., il vous suffit juste de chuchoter et vous voilà prêt pour un doux voyage, ... Bonne nuit...

Décidément,
j'aime le travail d'Isabelle Simler

20 nov. 2016

Les pierres de fumée : la prédiction d'Eric Boisset. Magnard, 2015.

La fantasy, c'est pas naturellement le genre vers lequel je me dirige.
Et bien figurez vous que je me suis surprise à rentrer rapidement dans le monde des Pierres de fumée où vivent les roomajads, ces lézards de six pieds de haut, recouverts d'écailles.
J'ai aussi suivie avec  attention les aventures des jumeaux Elea et Liam : le sort de la jeune fille entre les mains de l'impératrice Caëla et la quête de son frère, aidé d'un maître bâtonnier. Tous les deux tombent entre les mains d'adultes qui ont des projets nouveaux pour leur avenir respectif.
Bien que séparés, Elea et Liam le pressentent bien, leur vie prend un nouveau tournant ; ils laissent leur enfance derrière eux et auront un rôle essentiel à jouer dans le conflit qui s'annonce.

Une aventure très rythmée, foisonnante d'idées et d'un vocabulaire riche et très imaginatif. La construction est complètement maîtrisée avec des alternances de point de vue, de multiples pistes lancées et une ambition de mener cette série à son terme.
Oui, car nous n'en sommes qu'au tome 1 (plus de 400 pages tout de même) et Blog d'Eric Boisset réussit à nous appâter pour que l'on ai envie de se plonger dans le tome suivant. 

Bref qui l'eut cru ? Une lecture bien différente de mes habitudes mais que j'ai tout autant appréciée.


17 nov. 2016

Sauveur & fils, saison 2 de Marie-Aude Murail. EDL, 2016

Comment ne pas succomber au charme de Sauveur ?
J'avais déjà fait sa connaissance dans la saison 1 de Sauveur 1 fils et voilà qu'avec cette saison 2, je tombe réellement sous le charme de sa bienveillance, de son humanisme, de la beauté de son âme, de sa sensibilité et de son intelligence de coeur. Ce thérapeute nous séduit par sa capacité à redonner une bulle d'espoir, à apporter de la légèreté dans les difficultés de la vie,  à garder le silence, et à prendre du recul pour mieux valoriser les autres. Quel homme !

Et il n'est pas tout seul dans cette bulle de bonté où l'on prend plaisir à se lover  ! 
Dans cette deuxième saison c'est aussi un plaisir de retrouver tous ses patients (Margaux, Ella, Gabin, Samuel, ...), qui nous touchent par leur histoire, que l'on écoute se poser des questions, que l'on voit évoluer avec plaisir et qui gardent un optimisme indéniable.
Et puis, il y a toujours Lazare, le fils de Sauveur, un peu moins présent mais leur vie personnelle n'est pas à négliger. Elle prend un nouveau virage qui nous fait espérer impatiemment la saison 3...

Que dire de plus ? Vous l'aurez compris, je suis largement séduite par cette saga réjouissante. Marie-Aude Murail continue de m'épater par son écriture si juste, par son sixième sens qui sait si bien capter la nature humaine et par cette saveur particulière qui rend la lecture addictive.

Alors juste un conseil, pousser la porte de ce cabinet, vous y trouverez forcément votre place.


Retrouvez l'avis 
de ma copinaute Pepita



15 nov. 2016

Si j'avais une girafe de Shel Silverstein. Grasset jeunesse, 2016.

Si j'avais une girafe... cela annoncerait déjà une histoire complètement dingue ! Et si en plus c'était la foire à la surenchère, tout prendrait des allures d'une supercherie digne d'une histoire à dormir debout.
Tout n'est que question d'imaginaire me direz-vous ! Et vous n'auriez pas tord, car il faut être sacrément disposé pour voir défiler devant soit une girafe avec  un chapeau rat sur la tête, un veston complet, une flûte visée au bec, une chaise dans les cheveux trimbalant un serpent, un dragon  à roulettes... et  tombant dans un trou à taupes !!
Et vous n'avez pas tout vu ! Ni tout lu d'ailleurs, car si l'auteur s'amuse de l'absurde de ces accumulations il sait aussi jouer avec le texte qui se construit sous nos yeux comme un poème.
Et pour finir, la boucle est bouclée, la girafe redevenue girafe, il ne reste plus qu'à recommencer.

Que dire de cet album ? Qu'il est complétement maîtrisé ? Que malgré une première édition dans les années 60, il fonctionne toujours aussi bien de nos jours ? Qu'il n'a pas besoin de s'expliquer mais juste de se savourer ? Qu'il nous ouvre les portes pour glisser avec malice et facilité vers un peu d'absurdité ?

Voilà, il est tout ça à la fois et ça fait du bien parfois de se laisser porter ...

Retrouvez l'avis de 
ma copinaute Chlopitille

9 nov. 2016

Poils aux pattes d'Ingrid Chabbert et Bérangère Delaporte. Les 400 coup, 2016

Oui, on en convient, avoir du poil sur les gambettes, c'est pas terrible : c'est loin d'être sexy, c'est pas nickel nickel et c'est un tue l'amour effroyable.
Ben voilà, Gertrude la grenouille, ça la complexe d'avoir du poil aux pattes. Elle a beau essayer de les cacher sous des chaussettes hautes, elle est la risée de tout le monde. Sa seule solution ? Déménager dans une mare voisine où elle sera seule et pourra et se sentir complètement décomplexée.
Mais c'est sans avoir envisagé que non loin de là vit Georges, .. un crapaud à la drôle de couleur de peau. 

Pas besoin de vous dévoiler la suite, entre ces deux là, différents et rejetés, quelque chose va se passer... Un peu de romantisme dans un monde de brute, ça fait pas de mal !

J'aurais bien écourté l'histoire mais tout se tient jusqu'au bout et dans ce livre aux allures de conte, on garde ce brin d'enfance, de candeur et d'indulgence grâce à des illustrations crayonnées très expressives.

Un album frais et maîtrisé.

6 nov. 2016

Un jour il m'arrivera un truc extraordinaire de Gilles Abier. La joie de Lire, 2016

Elias est un gamin extravagant, débordant d'imagination et entouré d'amis aussi déroutants que lui. Il y a Matilde (sans H et c'est normal), qui n'a peur de rien et ose tout et il y a Milo, amoureux au grand coeur, aussi grand et costaud qu'Elias est petit et chétif. 
Leur quotidien est tellement désarçonnant que l'on ne sait plus si l'on a un pied dans la réalité ou si l'imaginaire prend le dessus. Alors le jour où Elias s'imagine volant comme un oiseau et commence à voir son corps se transformer en corbeau, on ose presque y croire. 

Ce roman est quasi inexplicable, tant il faut arriver au bout pour comprendre la métaphore sous- jacente. J'ai bien souvent failli le reposer, n'ayant jamais perçu les indices semés ça et là par l'auteur ; mais quand le dernier chapitre explose au visage, alors cette lecture  provocante prend tout son sens et le sentiment d'écoeurement n'est pas bien loin.

Alors oui, il faut aller jusqu'au bout, jusqu'à cette fin abrupte, jusqu'à cette vérité tragique pour retrouver la plume "choc" de Gilles Abier. Pour se dire "mince, je n'ai rien vu", tout en ayant espoir qu'Elias, ce gamin si attachant, prendra son envol.

Finalement, un roman troublant qui secoue et qui dérange.



Retrouvez l'avis de ma copinaute Pepita

 et Gilles Abier, un auteur à découvrir.



3 nov. 2016

Tant que mon coeur bat de Madeline Roth. Thierry Magnier, 2016.

Quand Madeline Roth s'essaye à parler d'amour, elle ne s'attache pas simplement à évoquer le sentiment amoureux et la vie en rose, mais elle nous parle surtout de toute la cruauté de la violence émotionnelle ; tout ce que la passion peut avoir de plus intense, de plus addictif et de plus tragique. 

Dans ce roman, pas bien épais, deux textes forts où les héroïnes se livrent tout en entier, jusqu'au bout des sacrifices et des excès. On  ne peut que se trouver bouleversé face à la douleur, face à l'irréversible et face à des destins suspendus jusqu'au dernier souffle.

Douloureusement, dans ces textes ponctués de silences, Madeline Roth remue avec précision ce que l'amour peut avoir de plus intime, de plus troublant et de plus insupportable quand il se vit à sens unique.

Tant que mon coeur bat : des vies hantées par la puissance d'un premier amour tourmenté, comme pour nous rappeler qu'il n'y a pas d'âge pour aimer.

Deux récits, sans aucune concession.


Et aussi,  Madeline Roth A ma source gardée

2 nov. 2016

Petit Ouistiti de Martine Bourre. Didier Jeunesse, 2015.

Quand on est tout petit, on est plutôt dégourdi. 
On s'accroche aux branches pour passer du 4 pattes à la station debout, on tend les bras pour prendre de la hauteur et on rigole en faisant l'avion. On change de bras, on grimpe sur les épaules... la vie est une véritable aventure, et petit à petit on se sent moins petit.
En utilisant une comparaison avec le monde animal, en choisissant un surnom qui se calque parfaitement avec l'action de notre héros, Martine Bourre arrive à  croquer avec malice et tendresse ces instants spécifiques de la vie d'un tout petit .
Grâce à tous ceux qui l'entourent et l'accompagnent, Petit ouistiti peut alors être rassuré par la joie de sa présence et l'amour qui lui est porté.
Un album petite-enfance, chaleureux et crayonné, qui a coup sûr attendrira les parents et ravira leurs petits bouts.

Retrouvez l'avis 
de ma copinaute Bouma

30 oct. 2016

Les belles vie de Benoit Minville. Sarbacane, 2016

Il est de ces étés que rien ne laissait présager.
Il est de ces étés qui enivrent la tête de souvenirs et remplissent les coeurs d'amour, de raison et de bienveillance.
Il est de ces étés que l'on ne pourra jamais oublier... 

Avec Les belles vies, Benoit Minville frappe juste.
Juste ce qu'il faut pour que l'on s'attache à ses personnages cabossés.
Juste ce qu'il faut pour que les émotions soient là et te serrent la gorge.
Juste ce qu'il faut pour donner l'espoir de croire à un avenir meilleur...


Avec les Belles vies Benoit Minville  sublime la réalité d'un quotidien pas toujours facile et nous chamboule au plus profond de notre existence. 
Il nous réapprend que la fraternité n'est pas seulement familiale et il nous offre généreusement un récit dopé d'indulgence, d'humanité et de dignité.

Des belles vies, oui, vraiment très belles ...


Benoit Minville, 
un auteur assurément à suivre...

28 oct. 2016

La petite caillotte de Claire Clément. Bayard, 2010

Dans ce roman, il y a l'histoire d'une famille en pleine déconstruction depuis le décès de la maman. 
Le père et le frère aîné ont complètement lâché prise et Line se retrouve a assurer toute seule le rôle de mère de substitution auprès de son petit frère, Titouan. 
Dans ce roman, il y a aussi un grand bol d'air, un rapport nécessaire à la nature que Line se préserve dans son quotidien de détresse, une rencontre incongrue avec un ours  et une bataille essentielle pour lutter contre les chasseurs qui souhaitent l'abattre.
C'est une battante Line. Dans sa douleur, dans ses souvenirs de moments passés avec sa mère, elle puise toute sa force, sa détermination et sa générosité. 
Elle est touchante Line, et on ne peut que s'accrocher à elle, se laisser attendrir par cette ribambelle de personnages qui gravitent pas loin d'elle.
Une roman pour les plus jeunes de nos ados qui seront rassurés dans leur lutte contre l'injustice et l'adversité.
Ca se lit tout seul et ça se lit bien.




26 oct. 2016

Tohu Bohu de Rémi Courgeon. Nathan, 2016

Ohé Ohé braves gens ! Ouvrez bien vos oreilles, l'homme orchestre n'est pas bien loin ! Cette silhouette noire que vous devinez au loin est capable de tout : d'avoir une trombine de colosse pour jouer du trombone à coulisse, de se transformer en tronc péteur pour imiter un trompettiste, de jouer du cor de chasse devant un corbeau sur échasse, de s'essayer à  la cornemuse devant une belle au corps de muse...

Vous l'aurez compris, jeux de mots, trompe oreille,.. voilà un album surprenant pour jouer avec sa langue et découvrir les instruments de musique. Un véritable inventaire qui ne manque pas d'imagination !
Mieux que ça, les illustrations complètent cet amusement. Ce noir omniprésent, parfois un peu fort, met fondamentalement en valeur chaque instrument et les phrases courtes et efficaces se détachent pour mieux nous surprendre.
C'est un peu dingue tout ça, mais ça marche bien et j'ai rudement envie d'en tourner de nouveau les pages pour en apprécier chaque détail. 

23 oct. 2016

La fille quelques heures avant l'impact d'Hubert Ben Kemoun. Flammarion, 2016

Il y a un avant et un après ; et en apparté, en italique, il y a un pendant.
Pendant ce concert où tout s'est joué, les mensonges, les non-dits, les faux semblants, la violence ... et la tolérance aussi.

Avant l'impact ? 
Avant l'impact, il y a eu un cours de français, des provocations entre les élèves, des couples qui se forment, d'autres qui se déchirent, des repères familiaux ébranlés, une prof en crise, un maire élu malgré ses idées extrémistes, un gamin à l'agonie replié en position foetale sur le coin d'une pelouse... une ambiance électrique propice à diverses agressions autant verbales que physiques. 
Avant l'impact c'est un groupe d'ados, où chacun à sa manière est  témoin d'une génération en quête d'amour et de reconnaissance. 

Et après ? Après rien ne sera plus comme avant. Annabelle est là pour nous rappeler que cette génération paumée cache au fond d'elle une envie de se battre pour des rêves et des valeurs.

La fille quelques heures avant l'impact c'est une histoire terriblement contemporaine écrite comme un élan d'énergie, comme un témoignage urgent qui nous happe et nous  "uppercute" avec ses répliques cinglantes.


11 oct. 2016

1... 2... 3 moutons de Valérie Weishar Giuliani et Soufie Regani. Kaleidoscope, 2016

A l'heure du coucher, il faut souvent faire preuve de patience et d'imagination quand un petit garnement essaye de grappiller quelques instants supplémentaires.
Ce soir, maman excédée, a claqué les portes et a proposé à Marius de compter les moutons. Et voilà que dans la chambre, les moutons ont commencé à défiler, ... accompagné d'un lapin, d'un cochon, toute une véritable ménagerie. Ouh la, mais qui voilà ? Le loup qui passait par là !
Décidément, beaucoup trop de monde, Marius n'est pas prêt de s'endormir ! 

Un album comme un instant de partage entre parents et enfant, histoire de dédramatiser ce rituel du soir et de croquer ces petits garnements malicieux. Car la chute est plutôt drôle... je vous assure.
Tout en douceur, dans des tons plutôt neutres, cet album, c'est sûr  mérite une bonne place sur les tables de chevet.

[Et une mention spéciale pour le mouton au bonnet péruvien !]